lundi 23 novembre 2015

Spectre, James Bond plus que l'ombre de lui même ?

Le cru 2015 de ce nouveau 007, intitulé Spectre est, comment dire, particulier. Après nous avoir quitté au milieu des ruines de sa maison natale dans Skyfall, M morte dans ses bras, vainqueur de son jumeau psychopathe Raoul Silva (Javier Bardem), Bond nous avait prouvé dans la peau d'un Daniel Craig à l'état brut(e) qu'il n'était pas encore enterré, tel un phénix renaissant de ses cendres. 

Dans Spectre, un nouveau venu du MI-6, C prône la surveillance pour garantir la sécurité et veut mettre fin au programme 00. Ce n'est pas au goût de 007 et du nouveau M (Malaury joué par Ralph Fiennes) qui nous sortent le grand jeu, à l'ancienne!

On suit alors James Bond à Mexico à la recherche d'un certain Sciarra, en solo, suivant les dernières volontés de M, en pleine fête des morts, où il nous donne du grand spectacle. Désobéissant toujours les ordres de C, on le retrouve en Italie mettant la main sur une organisation terroriste secrète appelée Spectre....avec un Christoph Waltz toujours aussi terrifiant dans son rôle de méchant, Oberhauser. Dès lors, 007 n'aura de cesse de traquer cette organisation criminelle à l'ère du big data.



Agent secret VS Nouvelles technologies

Poursuivant la mue du programme 00, le réalisateur Sam Mendes oppose plus que jamais l'ancien modèle d'agent secret - armes, gadgets, belles voitures, alcool, séduction - et le renseignement moderne agissant dans l'ombre - espions hacker, surveillance, collecte métadonnées - s'affrontent, mais 007 n'a pas dit son dernier mot.

Le réalisateur accentue encore plus le trait en renouant avec les explosions tonitruantes et spectaculaires (faire effondrer un quartier de Mexico, what else ?), les voitures de sport et les femmes (Monica Bellucci et Léa Seydoux, deux françaises, le summum du glamour !).

Le smoking fait son grand retour, ainsi que l'humour british. Mais on sent que l'heure de la retraite approche : consommation d'alcool en baisse (on lui propose même un jus détox à base de plantes, qu'il décline, encore heureux !), et un certain détachement, il livre ses ennemis aux autorités et s'en va, bras dessus, bras dessous avec sa nouvelle compagne, Madeleine Swann.

La fin des James Bond Girl ?

Pas de 007 qui se respecte sans James Bond Girl! Peut-être pas...

Monica Belluci campe la veuve du mafieux italien Sciarra, qui se remet vite de sa mort dans les bras de notre agent secret. Episode quasi anecdotique dans le film, il aura le mérite de montrer le goût de James Bond pour les femmes matures. Ce qu'il faut comprendre : aucune femme lui résiste oui, mais on devine davantage l'attrait de Bond de conquérir la veuve de son ennemi, sorte de double réussite. Faut pas déconner non plus !

Apparaît ensuite la belle et brillante Madeleine Swann (petit clin d'oeil à Proust au passage, so adorable!), qui résiste dans un premier temps à entrer dans le jeu de séduction de l'agent secret. Elle s'impose comme la jeune femme moderne, intelligente qui fait carrière (comprenez : qui n'a pas besoin d'être entretenue par un homme VS la veuve du mafieux). Elle n'a donc pas "besoin" de notre cher 007.  Fille d'un agent secret, elle est l'une des seules à savoir ce qu'il vit, et donc à le comprendre, tout en voulant se protéger de cette vie dangereuse. Elle préfère alors partir que de suivre son cœur.

En femme moderne, elle assume ses désirs, et dicte le jeu de séduction. Bond a alors affaire à son égale, comme son premier amour de Casino Royale, Vesper Lynd (incarnée par la sublime Eva Green), tristement assassinée. Une vraie libération, on n'a jamais vu Bond avoir autant le smile ! Il y aurait-il une révolution en cours, fini l'agent secret macho ? Dans Spectre, il la complimente sur son allure, une femme qui en impose donc!




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