mardi 29 mars 2016

La série Vinyl : plongée dans la frénésie du rock et de l'industrie musicale des seventies

Synopsis

Vinyl nous immerge dans le New-York des années 70's, lorsque l'industrie musicale était une vraie machine à cash. On se retrouve aux côtés de Richie Finestra, un producteur de musique accro à la cocaïne, à la recherche de groupes qui marqueront la musique de demain. Mais son label et son mariage sont mis à mal par des comportements et des choix pas toujours judicieux...

Du grand spectacle 

Avec Martin Scorcese et Mick Jagger à la production, autant vous dire que la série Vinyle, c'est du show à l'état pur. Elle s'offre ainsi un budget à 100 000 $ par épisode pour ses musiques, afin de reproduire au plus près l'ambiance de l'époque. Bien sûr, décors et costumes nous replongent dans le style disco, punk, rock et r'n'b, au risque de piquer les yeux. 

Dans le même esprit que Broadwalk Empire que Martin Scorcese avait également réalisé avec Terence Winter, la série s'inspire de faits et personnages réels, qui ont été recontacté pour être le plus fidèle possible à la réalité. 
Des grands noms de la musique et de la culture sont présents, comme Andy Warhol, un ami proche de la femme de Richie (Olivia Wilde) ou encore David Bowie, qui apportent encore plus de grandiose et de faste au show. Le premier épisode démarre d'ailleurs en grande pompe, en éblouissant le spectateur pas moins de 112 min...

Folie des années 1970 et empire musical


L'intrigue de Vinyl et les personnages sont aussi barrés que l'esprit seventies, en pleine libération des moeurs, de consommation de stupéfiants en tout genre. Avec beaucoup d'argent à la clé, pas facile de s'imposer dans l'industrie musicale, où tous les coups sont permis. Radio, artistes, producteurs, tout est prétexte à dominer son concurrent.

Le personnage principal, Richie Finestra, issu de la classe moyenne a du mal à complètement s'intégrer dans ce monde de l'excès, de la débauche et de l'argent, il est vite dépassé par la cocaïne et les responsabilités. Issu d'un métissage entre un père blanc et une mère noire dont il se revendique régulièrement, il semble toujours tiraillé entre deux mondes. Abonnés aux mauvaises décisions, il fait face aussi bien aux critiques de ses concurrents, de ses associés et de sa femme. Mais tel le plafond d'une salle de concert qui s'effondre littéralement, son univers tombe en ruine, mais au lieu de baisser les bras, il semble être galvanisé par ses échecs, et arrive à en sortir plus fort.
Une personnalité assez atypique dont on va aimer suivre le parcours...






mardi 8 mars 2016

La série Love : décadence de l'amour 2.0 ?

Résumé


Nouvelle série romantique de Judd Apatow, co-scénariste de Girls, réalisateur de En cloque : mode d'emploi (et des films en suffixe -mode d'emploi...) et plus récemment Crazy Amy avec la talentueuse Amy Schumer; il explore à nouveau la question du couple et de la relation amoureuse à l'ère d'Internet et des nouveaux moyens de communication, avec des trentenaires de Los Angeles issus de la fameuse génération Y.


Lui, c'est Gus, un gars sympathique avec des airs d'intellos timide (la faute aux lunettes!), dont sa petite amie vient de le tromper.


Elle, c'est Mickey, une nana dans le genre libérée et grande gueule, enchaînant les aventures, mais qui cache au fond une fille un peu triste et paumée. Elle vient de se séparer de son mec parce qu'elle ne supportait plus qu'il vive encore chez sa mère passé 30 ans. 


Et c'est deux là se rencontrent, et même pas sur Meetic. Oui oui, dans la vraie vie. On suit alors comment va naître leur histoire.

L'anti comédie romantique ? La génération  Y sait-elle encore aimer ?

Si vous cherchez une histoire d'amour à la Pretty Woman et Love Actually, passez votre chemin. Pas de paillettes, pas de bons sentiments dégoulinants, mais la vérité crue. Déjà la rencontre : à la boutique d'une station service (limite en pyjama). Elle a oublié son portefeuille, en mec sympa, Gus la dépanne. On a connu plus glamour, et tant mieux !

Une journée passée ensemble, un burger et un joint de partagé (en bon jeunes trentenaires branchés de la côte ouest qui se respectent), des blagues, des sourires. Une attirance mais pas vraiment le coup de foudre. Se pose alors la question de la suite, continuer à se voir, envisager d'être ensemble? Pas si simple.

La relation amoureuse d'aujourd'hui semble se définir en terme de compatibilité quasi mathématique. L'alchimie amoureuse réduite à un algorithme, typique de ce que propose les sites de rencontre, avec une préselection du partenaire selon des critères précis. Du coup, ces deux là ne se ressemblent pas tellement et devraient passer leur chemin, et pourtant ils continuent.

Le communication au coeur du problème

Elément incontournable de la série et de nos vies, le portable, est très bien représenté à l'écran comme moyen de communication problématique dans la relation amoureuse. 

En effet, le fameux délai avant d'envoyer le premier message/appel et avant de répondre, occasionne de la frustration, voire peut faire capoter la relation.  

Les mots sont précieusement choisis, et un long message exposant ses sentiments peut finalement se transformer en un "salut ça va?" pour entrer dans la norme et ne pas faire peur à l'autre. 

La série montre parfaitement comment le fait de textoter devant l'autre peut être perçu comme un manque de respect, comme si notre génération ne pouvait plus accorder à l'autre de l'attention sur la durée. 

Société de l'apparence, il faut se montrer aux autres sous son meilleur jour, accepter des conditions de travail difficiles pour garder son emploi ou monter dans la hiérarchie, cacher sa tristesse, au risque de ne plus être soi-même, ce qui est problématique pour une relation amoureuse saine. La série Love est à l'image de Girls, une esquisse de la jeunesse actuelle, dont les diplômes et l'énergie ne sont pas suffisants pour être heureux et réaliser ses rêves. A voir si un sursaut, une rébellion est possible...